Cercle Taurin Biterrois
Colloque "L'homme et les animaux : vers un conflit de civilisations ?" Intégralité
Discours Richard Pascal
" Mesdames, Messieurs,
comment nier qu'aujourd'hui la corrida est en danger. La corrida ce dernier bastion où le courage, la fierté, la noblesse de coeur, le romantisme veulent encore dire quelque chose en ce XXIème siècle. Et bien mesdames, messieurs la corrida est en danger.
En effet, depuis le 27 juillet dernier la corrida n'appartiendrait plus au patrimoine immatériel de la France. Bien que le Ministère de la culture n'ait pas confirmé cette décision, non plus que le Conseil Constitutionnel quant à l'exception culturelle que constitue la corrida. Cette décision qui émane du Conseil d'Etat met toutefois gravement en danger, ce dernier bastion de l'authenticité. Et quand je dis authenticité, il y a un mois le samedi 9 juillet dernier le torero espagnol Victor Barrio, âgé de 29 ans, est mort dans les arènes de Teruel, des suites d'un coup de corne dans la poitrine. S'en est suivi sur le net, twitter et autres médias de la toile, une série de commentaires ignominieux émanant du lobby anti-corrida.
Il m'est impossible de passer sous silence ce qu'a écrit un certain enseignant espagnol du nom de Vicent Belenguer. Je le cite : "Je me réjouis de sa mort, (dit-il) la seule chose que je regrette est que cette cornada n'ait pas tué par la même occasion les fils de pute qui l'ont engendré. Nous danserons sur ta tombe et pisserons sur les couronnes de fleurs de ton cercueil." Voilà le type de commentaire auquel a eu droit cet homme dont le seul crime était de combattre des toros, avec une étoffe, une épée et jouer sa chair et sa vie à bout portant. Pour être torero, Victor Bario était un homme qui avait lui aussi une mère, une épouse, une famille. Comment ces donneurs de leçons, ces vomisseurs de bile haineuse ont-ils pu perdre à ce point toute humanité.
Depuis le XVème siècle, on combat des taureaux sur nos terres du sud. Catalans, Basques, Occitans, on veut vous arracher à votre culture, on veut anéantir vos traditions, on veut éradiquer votre mémoire ancestrale. On veut piétiner ceux qui avant nous ont construit notre patrimoine culturel. On veut piétiner ceux qui nous ont fait ce que nous sommes. Si nous les trahissons, notre passivité nous détruira !
Ici nous sommes en terre de Biterre, ici nous sommes en terre Cathare, ici depuis des siècles nous avons appris à résister. Alors, basques, catalans, gascons, provençaux, languedociens, battez vous pour que notre pays, nos terres, notre culture, notre sud, restent ce qu'ils ont toujours été, ou bien vos enfants ne connaîtront plus le goût de ce qui fit notre histoire. Or, sans passé , l'homme n'a pas d'avenir !
Ce message va au-delà de ce qui se passe dans nos arènes. Il s'adresse à tous ceux, je dis bien tous ceux, pauvres fous, qui pensent pouvoir nous détruire."
Sebastien, seul contre 6 aux Saintes Maries
Castella dompte le Mistral et les « Tarifa »
Nombreux étaient les aficionados à avoir bravé la journée noire des embouteillages sur l’arc méditerranéen pour se rendre aux Saintes Maries de la Mer. Ils se sont retrouvés dans un autre bouchon : celui des guichets des arènes pour un « no hay billetes ». Ne manquaient que les anti-corridas, pourtant annoncés par les commerçants de la ville, mais ils doivent à ne pas en douter combattre d’autres causes plus sanguinaires comme DAECH par exemple…
Sébastien avait revêtu sa couleur favorite, parme et or pour cette corrida événement accompagnée de musique Flamenco jouée à merveille par les Gipsy King. Un lot de toros homogène de 470 à 510 kg complétait l’affiche, toros de présentation modeste choisis pour l’événement.
Le premier sortit fringant mais mis un grand coup de frein à main dès la première passe de cape, ensuite il se défendit sur place montrant un genio inquiétant pour le reste de la course, heureusement ses frères étaient venus avec d’autres intentions.
Les seconds et troisièmes beaucoup moins réservés permirent à Sébastien de démontrer sa technique, sa lenteur du geste et son assurance au moment de l’instant suprême, ne manquait à ces deux combats que quelques passes de cape rendues malheureusement impossibles par des bourrasques à plus de 70 km/h d’un Mistral perdant. 2 oreilles à chacun des 2 toros et sourire radieux sur le visage d’un Sébastien des grands jours.
Le quatrième de moindre jeu permit cependant une faena dans des terrains réduits mais l’épée rencontra l’os et l’appendice s’envola sans l’aide de ce sacré vent qui donnait du fil à retordre aux areneros obligés de réduire la poussière à grand coup de lance à eau.
Sortit le cinquième qui exprima des la première série une noblesse et une grande suavité dans sa charge, Castella le prit lentement dans sa muleta et le fit tourner en allongeant la charge mais le toro qui se donnait sans compter se blessa le train arrière au cours d’une naturelle de gala, s’en était fini des espoirs de grand triomphe de Sébastien sur cet exemplaire noblissime.
Ne restait plus que le dernier toro pour conclure en beauté cet après midi de réjouissance. C’est le plus fort du lot qui sortit donc en dernier, le bicho bien lidié par les français Viotti et Leal (Marco) arriva en forme pour la faena. Castella le brinda au public au centre de la piste attendant le cornu pour lui administrer des cambiadas maison, les pieds rivés au sol, le corps droit comme un « I » tout en étant détendu. Les Gipsy se mirent à jouer une rumba gitane de leur secret qui sortit un sourire « émail diamant » au grand torero de ce jour, s’en suivit un régal de faena commençant de loin pour terminer dans les terrains les plus proches, une estocade fulgurante fit tomber les trophées, 2 oreilles et la queue pour conclusion d’une après midi de gala. Cependant le triomphe ne fit pas baisser le vent qui continuait à souffler dans la nuit, Mistral qui du amener Sébastien vers le bas de l’Espagne ou il ne manquera certainement pas de triompher à nouveau aujourd’hui au Puerto de Santa Maria.
Massolito y Paquito, envoyés spéciaux du CTB
Ignominie ou manipulapion des médias français (extrait pris sur http://www.toreoyarte.com)
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Le 29 Juillet 2016 s'est propagée comme une trainée de poudre dans la presse nationale l'information selon laquelle le Conseil d'Etat avait radié définitivement la Corrida du Patrimoine Immatériel de la France. De nombreux amis aficionados m'ont demandé ce que je pensais de l'info avant même d'avoir connaissance du communiqué de l'Observatoire. Je les ai immédiatement alertés sur l'incongruité manifeste de l'information.
Tout d'abord prenons acte des "unes" des médias hexagonaux diffusées par les plus connus d'entre eux. Les deux phrases les plus utilisées par les sites internet de TV et journaux ont été :
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La corrida radiée du patrimoine immatériel de la France
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La corrida définitivement radiée du patrimoine immatériel de la France
A regarder la répétitivité des titres et des textes publiés on s'aperçoit d'abord qu'il s'agit d'une diffusion orchestrée à grande échelle, très certainement par les groupuscules Anti Corrida.
Ceci dit le phénomène est plein d'enseignements.
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Soit les médias nationaux parmi les plus notoires ont été pris pour des imbéciles et en tombant dans le panneaux ont montrés qu'ils l'étaient, soit ils ont parmi eux des éléments prêts à participer à une désinformation de masse. Ce serait alors les lecteurs qui seraient pris pour des imbéciles.
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De toute évidence l'information qui a été gavée aux médias a été reprise par l'ensemble de ceux-ci sans filtre et sans vérification. Il était très simple de demander à un juriste de lire la décision et de vérifier ce qu'elle contenait. Ce faisant n'importe quel journaliste aurait pu constater que les communiqués qui leur étaient prescrits n'avaient rien à voir avec la décision du CE, ni même avec les décisions de première instance et d'appel à propos desquels le CE rendait sa décision.
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Les groupuscules Anti Corrida n'utilisent rien d'autre que les méthodes du terrorisme à savoir le mensonge, le matraquage et la manipulation.
Le mensonge est évident en l'occurrence comme nous le démontrerons ci-après. Ce mensonge est dans toutes les méthodes employées par eux quand ils déforment les actes et intentions des millions de citoyens aficionados qui se passionnent pour la tauromachie en les faisant passer au yeux et oreilles de leurs concitoyens pour des pervers et des psychopathes, comme d'autres le font contre les femmes, les juifs, les arabes, les homosexuels, les transgenres, les étrangers. Ce comportement est inacceptable et il faut que rapidement notre société en prenne conscience et l'interdise.
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La matraquage qui apparait dans la diffusion aux médias de l'information manifestement fausse, concernant la décision du CE, est le même que celui qui depuis des années est réalisé à grande échelle, dans la presse, sur la voie publique, dans des documents et affichages avec un financement massif auquel, à ce jour, les médias n'ont jamais porté attention et qui pourrait être très instructif quant aux réelles motivations des auteurs.
La manipulation est le résultat du mensonge et du matraquage qui induisent les citoyens désinformés en erreur en les dressant contre leurs concitoyens aficionados. Comme d'autre manipulent des esprits vulnérables en leur répétant à longueur de journée que leurs concitoyens sont des "mécréants" afin d'aviver la haine et la violence, les groupuscules anti corridas manifestent continuellement sur la voie publique, sur les marchés où ils prennent des stands, lors de réunions publiques, dans des écrits ou des enregistrements, en vociférant les mêmes attaques contre les aficionados qu'ils veulent présenter comme ceux qui serait les "mécréants" des anti corridas, au titre d'une morale inventée par eux et qu'ils cherchent à imposer au plus grand nombre, sans filtre, sans vérification comme viennent de le faire les médias à propos de la décision du CE.
Revenons à la décision du Conseil d'Etat. Nous la publions in extenso et fournissons également celle de la Cours d'Appel Administrative à laquelle elle se réfère.
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Le Conseil d'Etat écrit : lire son jugement ici
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La personne qui, devant la cour administrative d'appel, est régulièrement intervenue en défense, n'est recevable à se pourvoir en cassation contre l'arrêt rendu sans faire droit aux conclusions de son intervention que lorsqu'elle aurait eu qualité, à défaut d'intervention de sa part, pour faire tierce-opposition contre l'arrêt.
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L'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris du 1er juin 2015 a prononcé un non-lieu à statuer sur l'appel des associations " Comité radicalement anti-corrida Europe " (CRAC) et " Droit des animaux " contre un jugement du tribunal administratif de Paris du 3 avril 2013 rejetant une demande d'annulation de la décision implicite du ministre de la culture et de la communication de supprimer l'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France. Si l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) et l'Union des villes taurines de France (UVTF) sont régulièrement intervenus en défense en appel, cet arrêt est en tout état de cause insusceptible de préjudicier à leurs droits. Par suite, leur pourvoi n'est pas recevable.
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En d'autres termes, voici ce que décide le Conseil d'Etat. Il précise :
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En 2013 les antis corridas demandent au Tribunal administratif de Paris:
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L'annulation de la décision Ministérielle d'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de France.
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La suppression de l'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France
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Le tribunal administratif de Paris rejette cette demande. La décision (à lire ici) précise que :
26. Considérant que le ministre de la culture et de la communication a ainsi pu décider l’inscription de la corrida à l’inventaire du patrimoine immatériel national, sans entacher sa décision d’erreur de droit ou d’erreur manifeste d’appréciation ;
27. Considérant qu’il résulte de ce qui précède que les conclusions à fin d’annulation doivent être rejetées ;
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Les antis font appel de cette décision car elle ne les satisfait pas. En effet elle n'annule aucune décision ministérielle et ne supprime pas l'inscription de la corrida à l'inventaire. Si cette décision avait décidé de l'annulation de la décision ministérielle d'inscription et supprimé l'inscription les antis n'auraient pas fait appel. Ils savent donc parfaitement que l'objectif n'est pas atteint.
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En 2015 La cours administrative d'appel de Paris avait prononcé un non-lieu à statuer sur l'Appel des antis corridas contre la décision du tribunal administratif de Paris de 2013. La Cour d'Appel avait écrit : lire sa décision ici
DÉCIDE :
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Article 1er : Il n'y a pas lieu de statuer sur les conclusions à fin d'annulation des associations " Comité radicalement anti-corrida Europe " et " Droit des animaux ".
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Article 2 : Les conclusions présentées par les associations " Comité radicalement anti-corrida Europe " et " Droit des animaux ", ainsi que par l'Observatoire national des cultures taurines et l'Union des villes taurines de France, au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
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Article 3 : Le présent arrêt sera notifié aux associations " Comité radicalement anti-corrida Europe " et " Droit des animaux ", au ministre de la culture et de la communication, à l'Observatoire national des cultures taurines et à l'Union des villes taurines de France, ainsi enfin qu'à la Fondation Franz Weber et l'association"Robin des bois".
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Ici encore la décision de la cours d'appel n'annule ou ne supprime rienpuisqu'elle indique qu'il n'y a pas lieu à statuer sur l'appel. Une lecture attentive des conclusions indiquent que les avocats des antis corridas se sont pris les pieds dans le tapis en utilisant des arguments contradictoires qui ont motivé ce non lieu à statuer.
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Enfin le Conseil d'Etat saisit d'un pourvoi par l'ONTC et l'UVTF écrit :
Si l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) et l'Union des villes taurines de France (UVTF) sont régulièrement intervenus en défense en appel, cet arrêt est en tout état de cause insusceptible de préjudicier à leurs droits. Par suite, leur pourvoi n'est pas recevable.
Le pourvoi de l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) et de l'Union des villes taurines de France (UVTF) est rejeté.
Autrement dit dans un langage plus courant l'ONTC et l'UVTF n'avaient pas de motif de se plaindre, pas de préjudice, donc le CE décide de l'irrecevabilité du pourvoi. Évident puisque à aucun moment la CA n'a prononcé d'annulation ou de suppression de l'inscription au patrimoine immatériel.
Comme l'a indiqué l'Observatoire National des Cultures Taurines la corrida est toujours inscrite au patrimoine immatériel de la France.
Les Médias se sont soit ridiculisés soit sont complices des manipulations des anti corrida. Nous verrons bien s'ils rectifient leur erreur ou pas. Ce qui est expliqué ci-dessus est à la portée des rédactions et journalistes. Et si manipulation il y a eu, et non pas complicité, il faut souhaiter que ces mêmes médias le disent clairement tout en fustigeant les auteurs.
René Philippe Arneodau.
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Adjudication de "Las Ventas"
MADRID : "VONT-ILS LE LAISSER ?"
24 Septembre: "Vont il le laisser gagner?" et si oui, "Vont-ils le laisser faire?"
- Hier à Madrid, une bombe a éclaté, en un énorme champignon bleu blanc rouge... Hier, au siège de la Comunidad de Madrid, la commission chargée des affaires taurines a ouvert les deux "enveloppes de propositions" présentées par les deux uniques candidats à la gestion de la Monumental de Las Ventas, pour les quatre ans à venir… Propositions déposées le 7 Septembre dernier: "Royalement", par "Taurodelta", empresa sortante, appuyée par la force financière du Mexicain Bailleres; et "au tout dernier moment!", par Simon Casas, associé à la grande agence de voyages "Nautalia"… Deux candidatures! Deux seules! (voir notre chronique du 7 Septembre: "La bataille de Madrid aura t'elle lieu?"
En fonction du cahier des charges fixé par la Comunidad, on a tout d'abord procédé à l'examen "administratif et juridique" des candidatures. Examen au terme duquel les deux sociétés candidates ont été déclarées "recevables"… Ce qui est déjà une première surprise, car Simon Casas avait déjà été victime de quelque mauvaise "zancadilla", par les concours passés, où il avait, déjà, bonne position…
Et hier donc, 23 Septembre, la Commission "a ouvert les enveloppes" et comparé les propositions, au vu des chapitres et barèmes imposés. - Au principal des chapitres, bien sûr… "le nerf de la guerre": L'argent! Madrid impose une base financière exigée, sur plusieurs lignes, sur laquelle doivent les proposants doivent fonder leurs offres. Puis, après l'économique, on passe à "l'organisationnel", et donc "artistique". Même approche: Madrid impose un nombre minimum de spectacles à monter dans l'année, et les Empresas postulantes affichent leurs propositions…
De par son statut d'Empresa Madrilène, presque "à demeure" (depuis dix ans dans l'immeuble, et dans les meubles!), et de sa longue association avec la Comunidad, "Taurodelta", renforcée des millions d'Antonio Bailleres, s'est présentée "décontractée ou presque!!" Le cahier des charges imposé au concours semblait bien trop dur aux yeux de nombreux candidats potentiels, qui s'étaient désistés. L'association "Choperitas-Bailleres" a peut-être bien pensé qu'elle serait la seule candidate (est jusqu'à quelques heures du délai imparti, c'était vrai!) et donc… elle a fait la proposition "minima", au vu de ce que demandait Madrid: "Un euro de plus!", ou presque, par rapport à la base imposée.
De son côté, la nouvelle société de Simon Casas a largement dépassé les minimas, se montrant très largement au-dessus de sa concurrente. De même sur le plan "organisationnel", Taurodelta se contentant "d'encore" augmenter les nombre de spectacles à la San Isidros (on rappelle les 31 jours la Feria de Madrid 2016!) aux seules fins "d'aguanter" sur le reste de l'année, gérant les pertes du reste d'une temporada sans imagination ni ambition, par les immenses gains d'une San Isidro, "mondainement courue" et intégralement télévisée… De son côté, Simon Casas "assure" la San Isidro, mais travaille "et offre" sur le reste de la saison: imagination et spectacles "pour tous".
Alors… Simon Casas n'a jamais été aussi près de "prendre Madrid" - Et, comme il l'a fait à Nîmes, Valencia, Alicante, Zaragoza… il n'a jamais été aussi près d'apporter à Las Ventas, le grain de génie (ou de folie), qui manque à tous les autres! Le goût du risque taurin que personne ne veut prendre ! Depuis que cette page existe - les fidèles en sont témoins - on n'a eu de cesse, même si le personnage est parfois "sur-passionné" et donc horripilant, d'écrire ici que "S'il y a un empresa qui peut sauver Madrid, la sortir de sa grisaille et sa léthargie, c'est Casas!"
Oui vraiment, Simon Casas n'a jamais été aussi près de prendre Madrid! - Y réussirait il? - Changerait il la donne, le rythme, "la densité" de la chose taurine, dans la capitale Espagnole? - Rendrait il à la Monumental de Las Ventas, le titre de "Cathédrale du Toreo" qui est le sien et qu'elle n'aurait jamais du abandonner, à part une trentaine de jours dans l'année…
- Ce serait dur, mais nous en sommes ici convaincus! - Pourtant! On craint! On craint que… - On craint… la dernière vacherie! Le croche-patte, au moment du but! Le petit coup sous la ceinture, juste avant Mardi, le 27 Septembre, date à laquelle la Comunidad de Madrid attribuera "sa plaza" à un nouveau gérant, et ce pour quatre ans! - N'oublions pas que, depuis le 2 Mai 1808, depuis Murat, depuis "le 3 de Mayo" de Goya, les Français restent toujours "los Franchutes", à Madrid. Et il y en aura toujours pour ne pas accepter facilement qu'un Français arrive à la tête de la plus grande plaza du monde, sans tout faire, y compris, ou surtout "par en-dessous", pour le priver de son projet et de son bon droit, même s'ils sont les meilleurs…
Alors, "Vont-ils le laisser"… arriver à Madrid? - Et s'ils ne peuvent faire autrement "Vont-ils le laisser faire, une fois installé"? - "Porque esa es otra!!!" Simon Casas aura autant d'ennemis dans les gradins qu'en tous lieux officiels où il sera obligé de multiplier les abrazos "pleins d'arrière-pensées", de parts et d'autres… Seule solution: "Gagner le spectateur" et s'appuyer sur lui, pour convaincre les sceptiques "de la haute", et… "planter les méchants!!!" - Y aura du boulot!
Le laissera t'on ? - Première réponse: Mardi prochain, 27 Septembre!
- "Que haya suerte, Don Simon! - Perdon, que haya justicia!"
A lire, dans la Presse Madrilène: Simon Casas propose "plus et mieux"!
Dans "El Mundo":
http://www.elmundo.es/cultura/2016/09/23/57e50524ca47416d378b45a3.html
Dans "Toros en libertad" - (synthèse):
http://www.detorosenlibertad.com/?p=50267
Colloque "L'homme et les animaux : vers un conflit de civilisations ?"
Conclusions du colloque tenu au Sénat le mardi 4 octobre organisé par l'Observatoire National des Cultures Taurines avec le concours de l'Union des Villes Taurines de France, conclusions exposées par la sénatrice des Landes Dany Michel au nom du sénateur Jean-Louis Carrère, empêché par un problème familial. La journée s'est terminée sur l’annonce de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le mouvement animaliste :
"À l’occasion de ce colloque, des choses fondamentales ont été dites que nous pourrions brièvement résumer ainsi.
Depuis un demi siècle, une idéologie nouvelle connue comme l’écologie profonde et qui a donné naissance au mouvement végan, a entrepris de modifier le rapport de l’Homme aux animaux, tel que les religions, l’humanisme et le droit l’avaient établi depuis les débuts de notre histoire.
Sous la pression des mouvements animalistes, le Code civil a été amendé le 28 janvier 2015 pour y introduire les animaux en tant qu’« êtres vivants doués de sensibilité ». Le danger est réel, car malgré son apparence laconique et anodine, l’amendement soulève de nombreuses interrogations, sur sa portée juridique réelle et ses possibles conséquences, sur les méthodes et les objectifs des mouvements animalistes, sur la perception et les réactions des milieux concernés, agricoles notamment, ainsi – et là n’est pas le moindre motif d’inquiétude – que sur le devenir de l’idéal humaniste.
L’Animal est à la mode, et à l’Animal-objet, l’animalisme contemporain oppose l’Animal-personne. Les causes de cette vogue sont bien connues : sentiment de culpabilité face à certaines conditions d’élevage et d’abattage de certains animaux de boucherie, exigées par le productivisme contemporain ; urbanisation et perte de tout contact avec les bêtes sauvages ou domestiques ; oubli de la lutte ancestrale contre les espèces nuisibles ; disparition quasi-totale de toutes les formes de travail animal mais aussi de rites, de jeux, ou de relations symboliques avec les animaux, etc. Il en découle une nouvelle figure éthico-politique, l’Animal, nouvelle incarnation du Prolétaire, et une nouvelle utopie, l’animalisme, selon laquelle rien ne différencie moralement les hommes des autres animaux. Mais l’Animal n’existe pas. C’est une invention de l’animalisme. Ce qui existe ce sont des millions d’espèces vivantes avec qui nous avons des relations différenciées.
La vision humaniste distingue, comme le veut la sagesse du Droit français, les obligations que nous avons vis-à-vis des animaux de compagnie (ne pas rompre le contrat affectif qui nous lie à eux), celles que nous avons vis-à-vis des animaux de rente (leur assurer des conditions de vie et de mort conformes aux exigences de leur espèce), et celles que nous avons vis-à-vis des espèces sauvages (assurer l’équilibre des espèces et défendre la biodiversité). Et elle est respectueuse de toutes ces histoires millénaires entrelacées des hommes et des animaux. À l’opposé, le phénomène de globalisation qui tend à l’uniformisation des cultures favorise le développement de la « pensée unique » dont l’animalisme est aujourd’hui le syndrome le plus inquiétant. Comment s’étonner dés lors qu’émergent en contrepartie de fortes résistances émanant de « minorités culturelles » engendrées par les phénomènes migratoires, le brassage ethnique et l’éclatement de la cohésion sociale (milieu urbain versus milieu rural), lesquelles réclament, comme il a été dit ici, le droit naturel et inaliénable de perpétuer leurs cultures et de les transmettre à leurs enfants.
Déjà, au début du siècle dernier, des sociologues nord américains ont analysé ces situations de ruptures sociétales en développant le concept de «conflits de cultures», largement repris par la suite dans la littérature criminologique en vue d’expliquer les infractions dites « culturelles » commises par les populations étrangères. Il incombait au droit de contribuer à la régulation de ces conflits en instituant des dispositions destinées à assurer la protection des « minorités culturelles », gage de cohésion sociale. C’est dans ce but que se sont multipliées, dans l’ordre interne et international, les dispositions normatives ayant pour objet de lutter contre les discriminations de toutes sortes, notamment culturelles. Ainsi s’est constitué, au fil du temps un corpus juridique, largement développé dans le cadre européen tendant à préserver une « communauté de culture », à la fois respectueuse du principe d’égalité et soucieuse de préserver la diversité. La protection juridique des « minorités culturelles » constitue ainsi un instrument au service du « vivre ensemble », contre les tentatives de domination idéologique, génératrices de tant d’oppressions. C’est ce danger de rupture entre des populations attachées aux valeurs de l’humanisme et celles qui prétendent lui substituer l’idéologie animaliste, que les intervenants de ce colloque sont venus dire ici.
La liberté d’expression étant un droit constitutionnel indiscutable, on ne saurait contester à quiconque celui de proposer une évolution de la législation sur la question animale, à partir de l’adoption en 2015 de l'amendement Glavany. En revanche, une humanisation excessive de l’animal qui aurait pour effet de porter atteinte à d’autres libertés fondamentales appelle une réponse de la part de l’immense majorité des citoyens qui place les droits universels de l’homme au-dessus de ceux que certains sont tentés de concéder aux animaux. Et pour éviter ce conflit de civilisation extrêmement clivant qui accentuerait l’éloignement de la société urbaine de ses racines rurales, entraînerait des dommages incalculables pour l’économie et la diversité culturelle, favoriserait l’appauvrissement de la biodiversité et bouleverserait le quotidien de tous les citoyens français, la seule option de bon sens consiste à conforter la culture dans son rôle de variable d'ajustement, tel que le prévoient les lois républicaines et les traités européens.
Il est désormais évident, au regard de ce colloque, que l’État ne peut plus fermer les yeux sur la montée en puissance d’une idéologie qui bat en brèche les valeurs humanistes et menace les fondements de notre société. Je demanderai donc, avec de nombreux autres sénateurs, qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en place pour étudier la réalité de ce phénomène inquiétant dont les ramifications et le financement s’étendent dans le monde entier. Pays des Droits de l’Homme, la France ne doit pas permettre que ceux-ci soient plus longtemps bafoués".
Journées taurines 2016 : "le toro bravo en France"
article Hugues Bousquet blog "Lo Taure Roge"
Vendredi 21 octobre, seconde soirée des Journées taurines de Béziers consacrée - toujours aux Franciscains - à "l'élévage du Toro Bravo en France". Il appartenait au président de la FCTB, Michel Bousquet, de présenter les éleveurs français - Gérard Granier, Patrick Laugier président de l'Association des éleveurs français de taureaux de combat, Marc Jalabert, Michel Gallon et Olivier Margé - venus à Béziers pour aborder ce vaste sujet animé par Francis Fabre directeur de la revue Toros.
Celui-ci retraça l'historique, souvent méconnu des aficionados, de ce toro bravo "français" dont le berceau est la terre de Camargue, terre où le taureau avait sa place depuis longtemps dans de multiples fêtes. Il était donc important de ne pas oublier qu'avant la Corrida il y a l'élévage du taureau. La première corrida de type espagnole eut lieu en 1853 à Bayonne (à St Esprit exactement) et rapidement les corridas hispanique gagnèrent le Sud du Pays : Bordeaux, Nîmes, Arles, Marseille, Béziers... Les organisateurs de spectacles dits hispano-taurins étaient la plupart du temps des éleveurs comme Joseph Yonnet, Le Pouly, Felix Robert, Durand ... Rapidement leur but fût évident : acquérir du bétail espagnol pour produire des toros de combat. Tache difficile, les éleveurs espagnols refusant de vendre vaches ou toros au delà des Pyrénées... Jusqu'aux années 1950 des ruses furent employées (passages par le Portugal) et au fil des années après l'achat par Christophe Yonnet en 1950 de l'élévage portugais Pinto Barreiros de Conchita Cintron, l'UCTL (Unión de Criadores de Toros de Lidia) se vit obligée d'assouplir son interdiction de vente du bétail espagnol aux éleveurs français... Aujourd'hui, précisait Francis Fabre, la France compte une cinquantaine de fers avec environ 10 000 têtes de bétail, si les origines Marquis de Domecq se retrouvent dans la plupart des ganaderias française on y trouve aussi du sang Conde de la Corte, Santa Coloma, Murube, Pinto Barreiros...
Puis chaque éleveur avec passion présenta son élevage. Gérard Granier pour la "Ganadería la Cruz", élevage créé en 1981 par Philippe et Joël Granier avec des vaches d'Ambroise Pouly, d'origine Cobaleda, avec un étalon Barcial. Les frères Granier ont ensuite introduit un étalon d'origine Santa Coloma. La ganaderia est située au Mas de Farinon ; première novillade en 1987 et en 1995 première corrida...
Puis Patrick Laugier retraça l'historique de l'Association des éleveurs français de taureaux de combatdont les origines remontent à 1920. Mise en place par Ambroise Boudin, père de Pouly III sous le nom de l' Union Française des éleveurs de taureaux de combat elle regroupe alors les éléveurs de taureaux de Camargue et de corrida . En 1962, séparation des deux familles de taureaux, pour aboutir en 1968 à la création de l’Association des éleveurs français de taureaux de race espagnole présidée par Hubert Yonnet. Acte important, en janvier 1996 elle détient la gestion du Libre Généalogique de la Race Brave agréé par le Ministère de l’Agriculture, de la pêche et de l’Alimentation. Depuis 2002 l'association porte son nom actuel. Aujourd'hui elle regroupe prés d'une cinquantaine d'éleveurs de toros bravos et travaille en partenariat avec l'Union des Villes Taurines de France pour la défense de la tauromachie. Patrick Laugier possède les fers Piedras Rojas et Las Dos Hermanas avec son premier celui des Paradis. Présentation à Arles en 1999 et à Madrid en août 2014 (novillade), ce qui montre que les Toros Bravos français peuvent être reconnus par le Mundillo espagnol.
Michel Gallon rappella que son père Aimé acheta la manade Lescot en 1956 et qu'au fil du temps avec du sang Parladé, Atanasio Fernandez, Nuñez et Domecq ils tentèrent avec son frère Jean Pierre d'obtenir de vrais toros de combat, mais c'est surtout à partir de 1999 avec un achat de pure caste Domecq (vaches et sémental) qu'ils ont reussit à s'imposer et c'est avec émotion qu'il parla du 29 août 2015, jour de leur présentation en Espagne à Ienesta. Un succès avec l'indulto du toro Odalisco et une sortie triomphale des arènes...
Puis Marc Jalabert, oncle du Torero Juan Bautista, raconta l'histoire de la famille d'Alphonse Jalabert, famille bien ancrée en Camargue qui travalla avec le marquis de Baroncelli avant d'd'acquérir le mas de la Chassagne. Avec son frère Luc, qui fût rojoneador, ils se lancèrent en 1980 avec du bétail de Pinto Barreiros et de Parlaré-Gamero Civico. Deux fers :ganaderia du Laget( 1984) et ganaderia de "La Chassagne" (1980) ont permis à la Famille Jalabert de recevoir de nombreux trophées.
Pour terminer le plus jeune des éleveurs présent Olivier Margé fût très bref, car comme il l'indiqua à juste raison "à Béziers chaque aficionados connaît l'histoire de notre famille"... Toutefois il répondit avec sincérité à ma question "avantages et inconvénients des fundas tant pour le ganadero que pour le toro et son mental dans le ruedo". C'est après réflexions et études ( 25% de toros perdus en combat au campo) en liaison avec leur vétérinaire que la famille Margé prit il y a environ deux ans la décision de la pose de fundas à leurs toros, résultats une perte tombée à 5%. Concernant les cornes du toro et compte tenu de leur composition, leur qualité n'est pas altérée par les fundas et pour que dans le ruedo le mental du taureau soit celui d'un toro bravo celles-ci sont ôtées plusieurs jours avant la corrida... Patrick Laugier, franc comme à son habitude, se déclara totalement contre la pose des fundas, les pertes de toros sont bien sûr regrettables, mais il ne faut pas toucher à la nature...
En tant que président de l'Association des éleveurs français de taureaux de combat il remercia l'aficion biterroise et sa fédération pour cette rencontre et l'appela à défendre et réclamer aux empresas françaises le choix de Toros Bravos Français...
Charte pour la liberté et la diversité des cultures - Esprit du sud . . .
au lendemain du Colloque "L’Homme et les animaux : vers un conflit de civilisations ?", les maires de Béziers, Arles, Nîmes, Mont de Marsan, Bayonne, Vic Fezensac et Dax membres de l'Union des Villes Taurines de France ont signé la Charte pour les libertés et la diversité des cultures...
Ce texte a été remis au Président du Sénat Gérard Larcher.
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de gauche à droite : Frédéric Pastor, maire-adjoint de Nîmes, Michel Espié, maire de Vic-Fezensac, Geneviève Darrieussecq, maire de Mont de Marsan, Michel Soroste, maire-adjoint de Bayonne, Robert Ménard, maire de Béziers, Alain Dervieux, maire-adjoint de Arles.
Cliquez sur l'image pour visualiser la charte dans son intégralité
Espagne, JEREZ, 16 MAI 2015
LA MORT DU TAUREAU DANS L’ARÈNE
par Sophie MALAKIAN VERNEUIL, Docteur Vétérinaire.
Il est entré. Noir. Lourd. Dangereux. Rapide. La force faite animal.
Il court sans savoir vers quoi, vers qui. Un mouvement, dans le coin de son oeil, lui indique que le danger vient de là, et il charge, brave, fait face.
Une masse de muscles, des cornes, la bête est dangereuse. Cette force et cette agressivité, en font une sorte de minotaure, dont on pourrait croire un instant qu’il est invincible.
Il s’arrête, et tente de comprendre de quel danger il s’agit. Où ? Quoi ?
Dans son lexique des dangers, rien ne ressemble à ça. Mais dans sa bravoure, son instinct sait déjà qu’il va devoir combattre un ennemi inconnu jusque là. Une sorte d’animal très coloré, dont les ailes roses et jaunes virevoltent et l’agacent. C’est sûr, c’est là qu’il faut frapper. Il baisse la tête, et s’élance, les cornes prêtes à broyer du rose.
Arrivé de l’autre coté, il sait qu’il a réussi, il l’a encorné ce volatile, il a senti son odeur, fait voler ses ailes. Il se retourne pour contempler sa proie.
Que diable ! Pas de traces de sang, pas de signaux de détresse, pas de cri de souffrance ni d’agonie.
« Cet animal est vraiment surprenant ! »
Ne se laissant pas décourager par l’étrangeté de ce combat, la bête s’élance de nouveau, plus vite, plus déterminée à en finir avec cette chimère. Et encore, et encore. Chaque fois c’est le même scénario.
Le taureau se rapproche, commence à connaître cette odeur. Un mélange de sueur animale, et d’autre chose, inconnu ; mais au fil de ce corps à corps, il finit par reconnaître cette odeur là, celle qui le galvanise. L’odeur de la peur, l’odeur de la proie qui sent le danger.
Plus rien n’existe autour, il n’entend plus rien du bruit de la foule qui réclame le sang, acclame la bravoure, et se délecte de la violence.
Plus rien d’autre que cette odeur, cet adversaire se résume à cette émotion, car c’est la seule chose qui lui est familière ici : la peur.
Les charges se transforment en combat rapprochés, mélange de sueur et de tissus qui le frôlent, et volent, mais jamais rien au bout des cornes.
La bête s’épuise à chercher la chair, mais à chaque fois elle ne trouve que du tissu.
Dans ce monde inconnu, une seule certitude, une seule option : combattre, jusqu’à la mort.
Il est né avec cette connaissance. Il porte en lui toute la bravoure et la force de l’Andalousie, il est né pour combattre. Ses cornes pointues le prouvent, ses muscles saillants, le prouvent. Son ardeur au combat, fait partie de son existence. Il ne peut en être autrement.
Ca fait maintenant de longues minutes que dure ce combat, les forces de l’animal commencent à baisser, et toujours pas une goutte de sang en face. La bête s’est arrêtée, essoufflée, elle sait que sa force ne suffira pas. Elle regarde encore cet adversaire qu’elle ne comprend pas. Il lui tourne le dos et s’en va en marchant lentement, fièrement. L’odeur familière a disparue, faisant place à une nouvelle odeur, inconnue : celle de la vanité.
Et voilà qu’il revient, il lui fait face. Il a troqué ses ailes contre deux cornes pointues et oranges qu’il brandit vers l’animal, signe que le combat doit reprendre.
« Cette fois-ci je vais l’écrabouiller » se dit la bête en chargeant de nouveau l’homme. Mais au bout de sa course folle, il n’y a plus de doute, l’adversaire est plus fort, toujours aussi insaisissable. La morsure des pointes plantées dans sa chair, en atteste. C’est le premier sang versé, avec son cortège d’adrénaline, qui lui donne la place de proie et non plus de prédateur.
Encore la poussière, encore la sueur, encore le sang rouge comme le tissu, et la chaleur écrasante du soleil qui hier encore caressait son cuir. Soudain, dans cet enfer, un éclair de lumière. Dans une dernière tentative d’encorner son adversaire, la bête a aperçu cet éclair du coin de l’œil, et c’est la fin.
Au fond de ses entrailles, l’éclair est venu se planter, le mal est rentré dans sa chair, et la déchiquète de l’intérieur. Son cœur qui bat la chamade vient s’y déchirer à chaque battement, à chaque mouvement.
Un genou dans le sable, puis deux. La tête se repose enfin. Pendant que lentement l’esprit vaillant quitte ce monde, on découpe une oreille de cette carcasse, qui, il y a quelques minutes encore, était une bête pleine de vigueur et de force. Le public applaudit le courage du toréador, et célèbre la vaillance de ce taureau qui a combattu jusqu’au bout.
Il quitte cette terre sous les applaudissements d’une foule venue observer cette brutale nature, et ce courage qu’elle n’a pas.
L’existence de ce taureau qui prend fin sous nos yeux, nous donne une leçon. L’arène s’est transformée en théâtre de la vie. Ceux qui refusent de la voir ainsi, useront leur salive dans un inutile plaidoyer contre ce qu’ils nommeront « la cruauté humaine », croyant défendre une cause qu’il ne comprennent pas, une nature dont ils ignorent tout.
Dans ce monde où s’affrontent les idées, où les écolos combattent les afficionados, où ceux qui se prennent pour les défenseurs de la cause animale s’élèvent avec force contre ces pratiques et cette tradition, on oublie de regarder l’animal pour ce qu’il est.
Ces amoureux de « la nature », ne regardent pas la nature elle même, mais l’image qu’il veulent en voir. Ils ne regardent pas l’animal, mais un prolongement d’eux même, imaginant que respecter un animal, c’est le traiter comme un être humain.
Ils s’imaginent dans l’arène, comme au temps des gladiateurs, avec leur vision d’un monde sans violence, désarmés face à un adversaire redoutable.
Le combat entre le taureau et le toréador, ne se résume pas à une comparaison entre les armes, il ne se résume pas non plus à la justice, ou à la violence de la situation, ni même à l’utilité des traditions dans notre monde.
La sauvagerie est animale, le combat côtoie partout la vie animale.
La nature originale n’existe plus, elle se transforme à chaque instant, elle est la vie qui évolue.
Dans ce monde où, tout finit par être façonné par l’homme à son image, le mot « nature » devient un prétexte pour se donner bonne conscience.
Nous avons perdu le sens de notre vie, trop occupés à chercher le confort, la reconnaissance, et l’immortalité.
Le taureau de combat, lui, est la nature à l’état brute. Il est programmé pour vivre, se reproduire, combattre, et mourir. C’est sa nature à lui, et sa vie y est conforme.
Combattre dans une arène n’est certes pas « naturel », mais pour le taureau, cette mort là, aura plus de sens, que celle d’un taureau exécuté dans un abattoir ; même si la morale se satisfait d’avantage du coté aseptisé de la mort des animaux dans ces temples de la consommation alimentaire.
Aujourd’hui on mange la viande comme n’importe quel autre aliment, pour son goût, pour ses qualités nutritives, pour ses habitudes. Mais il est fini le temps où l’on avalait l’animal chassé puis tué.
Le temps où la viande n’était pas un aliment, mais un moyen de survie, un moyen de continuer à vivre.
Aujourd’hui on élève puis on abat, puis on déguste. Aucune de ces morts n’a de sens. Nous sommes programmés pour manger de la viande, mais nous nous sommes détournés de l’activité majeure de nos ancêtres : la survie. Nos prédateurs sont d’une nature différente.
La société, ses stress, la course à l’argent comme seul garant de notre survie, ont fait de nous des êtres à contre courant de notre nature.
Nous trouvons sans cesse des artefacts nous permettant de compenser les incohérences de nos vies. La nature telle qu’on se la représente, n’est plus de ce monde ci.
Combien de temps reste-t-il encore à ces taureaux de combat, témoin d’un temps où un morceau de viande voulait dire un morceau d’animal que l’on a tué, un temps où cela se calculait en temps de survie avant la prochaine chasse fructueuse.
Messieurs les avocats de la défense des droits de l’animal, vous vous trompez de cause, d’accusé, et de procès.
Comment dénoncer l’existence des corridas, et accepter celle des abattoirs ?
Votre quête a perdu tout sens, elle repose sur un point de vue intellectuel qui ignore la trivialité de votre propre existence.
Tel un dictateur qui sait qu’il ne pourra convaincre la majorité, et impose sa vision du monde par la force. S’il était en votre pouvoir d’imposer le végétarisme au monde entier, vous le feriez sans doute, ignorant que vous signeriez ainsi la disparition de toutes les espèces animales que l’homme consomme.
Pour que les taureaux de combat vivent, il faut tuer des taureaux de combat dans les arènes. Ainsi va la logique du monde.
La mort des quelques centaines de taureaux courageux choisis pour affronter les toréadors, assure la survie de milliers d’autre, élevés sur les terres et sous le soleil de l’Andalousie, et d’ailleurs.
N’en déplaise aux militants de la cause animale, l’homme d’aujourd’hui est garant de la survie des animaux. La nature ne peut plus se suffire à elle même, et ignorer le monde dans lequel elle vit.
L’adaptation à l’environnement a depuis toujours fait évoluer les espèces. L’homme a toujours été un prédateur, et il l’est toujours. Il y a de nombreuses façons de tuer les animaux. Dans un abattoir, dans un arène, dans la forêt… et dans les tribunaux ! Car finalement, les plus grands assassins d’animaux ne seraient-ils pas ceux qui veulent empêcher qu’on les tue ?
Certains[1] refusent de voir la partie de l’homme qui le pousse à chasser, à combattre et à tuer, et prétendent que notre cerveau reptilien, siège de nos émotions primitives, n’a pas le droit de s’exprimer, alors qu’il conditionne notre survie.
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Souhaitons que ce monde de traditions trouve sa place dans nos sociétés en pleine évolution, à l’image de notre indispensable cerveau reptilien qui coexiste avec le cerveau limbique et le cortex.
Le combat de l’homme contre l’animal, est vieux comme l’humanité.
Au même titre que le combat entre animaux dans la chaine alimentaire. Ce combat donne un sens à la vie des animaux dans leur environnement.
L’homme, en tant qu‘animal, n’échappe pas aux lois qui régissent ce règne, malgré ses capacités intellectuelles et émotionnelles.
Empêchez le d’exprimer son animalité de prédateur, et vous en ferez un psychopathe qui s’en prendra à ses congénères à la place.
Si l’on désire voir l’animal par sa nature, il faut, également accepter de regarder l’homme sous ce coté là.
Sur le sable de l’arène, ce sont donné rendez vous la nature et la civilisation, la trivialité et le raffinement, le passé et l’avenir.
La mort du taureau est finalement un hymne à la vie dans toutes ses contradictions.
Episode des lettres piégées . . .
Le CTB tient à remercier par ces quelques lignes, les généreux donateurs, qui, soucieux de nous aider dans nos tâches de gestion du courrier, nous ont fait parvenir cette enveloppe contenant 2 lames de cutter. A moins que ce ne soit le fruit de la réflexion de quelques anti-taurins illuminés espérant que l'un d'entre nous se blesse. Je vous laisse apprécier ces faits à leur juste valeur. Bien évidemment plainte à été déposée.
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Une nouvelle lettre nous est parvenue, cette fois-ci elle m'était personnellement adressée. Mr Hely ayant dit devant les caméras de FR3 que de dénoncer les "anti-taurins" était une manipulation de la part des "taurins" je vous laisse vous forger votre propre opinion quant à la source de cette missive.
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Vendredi 10 février, les réceptionnaires de lettres piégées ont été reçus au musée taurin par Robert Ménard, maire de Béziers, et son adjoint au commerce et affaires taurines Benoit d’Abbadie pour les assurer de leur total soutien. Merci à eux pour la spontanéité de cette démarche.
Lettre de soutien de Dominique Valmary, président de la FSTF (Fédération des Sociétés Taurines de France.
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La novillada de Dolores Aguirre en photos...